Pourquoi payer les travailleurs ?

Pierre Gattaz, Président du Médef, déclarait récemment : «  notre modèle social a vécu  ». Il faudrait, selon lui, «  fluidifier le marché du travail  ». Et pour cela, il propose évidemment de baisser les salaires, augmenter la durée du travail, supprimer des jours fériés… Ces mesures, toujours d’après lui, permettraient de «  créer 1 million d’emplois  ». Mais n’était ce pas déjà l’objet du pacte de responsabilité qui nous coûte 50 milliards
d’euros ?!

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Il est important de rappeler que dans l’entreprise, ce n’est pas le patron qui crée la richesse. Imaginez-le tout seul au milieu de ses machines. L’usine ne produira pas grand-chose ! Certes, l’entreprise nécessite des capitaux. Mais ceux-ci ne sont généralement investis que si le projet permet d’envisager la création de richesses. Or, ce sont bien les travailleurs qui la créent par leur travail. Et, ils tirent de ce travail leur rémunération.

En France, le salaire se décompose en deux grandes parties. La première est le salaire direct, celui que touche le salarié à la fin du mois. La seconde est le salaire que l’on peut qualifié de « socialisé ». Il est, quant à lui, versé dans le pot commun qu’est la Sécurité sociale.

Pour mémoire, elle est composée de 4 branches que sont la maladie (165 milliards d’euros), la vieillesse (115,3 milliards), la famille (58,1 milliards) et les accidents du travail et maladies professionnelles (11,9 milliards). Et c’est bien à notre « pot commun » que le patronat veut continuer de s’attaquer en priorité. Seulement, sans Sécurité sociale, les salariés devront placer de l’argent auprès d’organismes privés pour se garantir une retraite, débourser des sommes importantes pour éduquer leurs enfants ou se soigner... Et, pour ne prendre que cet exemple, pas question d’être assuré lorsque l’on est considéré comme « personne à risque ». Ce n’est pas ce que nous voulons ! La solidarité fait notre force et elle doit rester le fondement de notre système social.

Quant au patronat, il ne cherche pas à baisser les salaires pour créer de l’emploi mais simplement pour verser plus de dividendes aux actionnaires (voir dossier journal n°28, www.finances.cgt.fr).
Tout au long de l’Histoire, le patronat n’a eu de cesse de vouloir réduire les salaires des travailleurs. Mais ce qui lui permet, aujourd’hui, d’obtenir ce qu’il désire, c’est la complicité du gouvernement et, il faut le reconnaître, le manque de mobilisation des salariés.

Sur ce point, nous pouvons inverser la tendance en imposant le rapport de force nécessaire. Luttons tous ensemble, fortement et dans l’unité syndicale pour gagner le progrès social !

Article paru dans notre journal n°29 (septembre 2014)

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