Temps de travail : la tentation du perpétuel retour en arrière !
Par son intensité, sa dureté, sa rareté, son absence même, le travail est aujourd’hui au coeur des préoccupations de tous les salariés. S’il reste le moteur de toute activité humaine, y compris culturelle et de loisir, il n’en constitue pas moins simultanément la source de tous les désirs, des satisfactions, des joies, des frustrations, des peines et des malheurs. Tout autant que sa qualité, parfois idéalisée, et son coût, décrié, c’est maintenant sa durée qui revient sur le devant de la scène, portée par les saillies estivales de quelques ministres en goguette dans des « universités » patronales, émues par des déclarations d’amour décomplexées. L’excitation, elle n’a pas été la même, sous un soleil beaucoup moins ardent, pour les salariés.
Le travail, valeur morale
L’ idée que le travail aurait en lui-même une valeur morale positive et, donc, que toute forme de loisirs et d’activités « improductives » seraient moralement condamnables contribue bien évidemment encore aujourd’hui à marquer les débats sur le temps de travail d’une dimension réellement passionnelle, voir irrationnelle, qui impacte fortement les débats.
Pourtant, depuis plus de deux siècles, l’idée de la réduction du temps de travail (RTT) s’est fortement développée, passant par la journée de 8 heures, les congés payés et les 35 heures. Aujourd’hui, ceux-là mêmes qui défendaient le travail des enfants, les journées à n’en plus finir, la mise à disposition des salariés (si peu salariés) jusqu’à la mort, profitent des conséquences de « leur crise » pour remettre en cause les 35 heures et contestent toute idée même de durée légale du temps de travail, souhaitant, là aussi, laisser faire le marché !!
L’oreille du gouvernement leur est toute acquise, et ni les millions de chômeurs, ni les immenses gains de productivités, générés par les salariés, ne les arrêtent. Seule la volonté, le rassemblement de tous les salariés peut leur faire entendre raison. Notre fédération, comme elle s’y est engagée lors du dernier congrès mettra tout en oeuvre avec ses syndicats pour poursuivre ce processus historique de la réduction du temps passé au travail, pour le choix des périodes et durées des congés annuels et RTT.
Le sens du travail
Le travail, sous domination de classe, entraîne l’aliénation, la souffrance physique et mentale pouvant aller jusqu’à la mort.
Tout au contraire la CGT propose la transformation du travail comme condition de la transformation sociale. Le travail, tel que nous le voulons, doit être source de réalisation de soi dans une société où chacun doit pouvoir trouver sa place.
Contribuer à redonner du sens au travail passe par la réaffirmation des valeurs et du sens du service public.
(Extrait du document d’orientation de la fédération des Finances CGT-avril 2014-disponible sur www.finances.cgt.fr)