Le rouble ou les dégâts entraînés par la chute d’une monnaie

La chute du rouble a des conséquences très graves sur la vie des Russes, ajoutant notamment le renchérissement des produits importés aux effets des sanctions. Jadis, dans une économie fermée, les Russes faisaient des queues immenses pour trouver de la nourriture... Aujourd’hui, ce phénomène est réapparu !

Malgré les efforts de la Chine pour soutenir la croissance russe, les produits de consommation courante manquent en Russie. Il est devenu impossible de retirer des roubles. Les russes en arrivent même à acheter tout ce qu’ils peuvent pour échanger leur monnaie contre des biens matériels.

L’exemple russe nous permet ainsi de constater les dégâts que nous subirions en cas de retour au franc. La dévaluation qui accompagnerait inévitablement ce retour reviendrait à faire perdre à la monnaie nationale 10%, 20% ou 30% de sa valeur, sans compter le risque que les spéculateurs la fassent baisser encore plus. Tous les produits d’importation, dont les matières premières, augmenteraient en conséquence de 10%, 20% ou 30%.

La chute du rouble a également plusieurs autres conséquences. Tous les actifs libellés en roubles se trouvent dévalorisés et la réaction naturelle des entreprises est de faire supporter ces moins-values par les salariés. Ces pertes fragilisent également les banques, ce qui a pour effet de faire peser une menace sur les dépôts des épargnants et de tarir le crédit. C’est donc le financement même de l’économie qui est affecté, d’autant que pour enrayer la chute de la monnaie la Banque centrale a relevé ses taux d’intérêt (17%) et que tous les investisseurs s’empressent de rechercher des cieux plus cléments : les sorties de capitaux ont atteints le niveau record de 150 milliards de dollars en 2014. La suite est prévisible : le PIB devrait se contracter de 4% en 2015, engendrant hausse du chômage, creusement des déficits publics... et nouvelle chute du rouble.

Toutes proportions gardées, ce sont les mêmes mécanismes qui seraient à l’œuvre en cas de retour au franc et qui frapperaient d’abord les salariés, pris en tenaille entre l’accélération de l’inflation, l’augmentation du chômage et les pressions sur les salaires.

C’est pourquoi la CGT propose une alternative plus sérieuse : mettre l’euro au service des peuples et du développement économique et social. Cela implique bien sûr de mettre fin aux politiques d’austérité mais aussi

  • de changer la politique monétaire de la Banque centrale européenne afin de financer l’économie réelle et l’emploi plutôt que la spéculation, via notamment un refinancement sélectif des banques ;
  • de mettre en place un pôle financier public permettant de faire prévaloir l’intérêt général dans le financement de certains projets et des services publics ;
  • d’assurer un réel contrôle citoyen démocratique sur les banques et sur la BCE

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