Projet de loi de Finances 2015, l’austérité comme seul avenir ?

Le gouvernement peut bien jouer sur les mots, ce projet de loi de finances est marqué indéniablement du sceau de l’austérité. Et une nouvelle fois, ce sont les particuliers qui font les frais de la politique budgétaire du gouvernement au profit des entreprises, notamment les plus grandes.

Alors même que les États-Unis ont renoué avec la croissance grâce à une relance de la consommation interne et des programmes de dépenses publiques ambitieux, le Président de la République Française et son gouvernement s’entêtent dans une politique de l’offre totalement inefficace économiquement et destructrice socialement.

Même le Figaro relève que « les entreprises seront à nouveau les grandes gagnantes ». En plus du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), elles bénéficieront des nouvelles baisses de cotisations sociales, de l’allégement de la contribution sociale de solidarité des sociétés et contribution additionnelle ou C3S (impôt sur le chiffre d’affaires), et de la suppression d’une dizaine de taxes supplémentaires.

Ces cadeaux représenteront 40 milliards de dépenses publiques, dilapidés très souvent à la faveur de grands groupes qui ne se cachent même pas de profiter de cette aubaine pour renforcer leurs marges bénéficiaires et ainsi être plus « attractifs » pour les actionnaires !

Pour faire bonne figure et dans un exercice de parfaite démagogie, ce PLF propose la suppression de la première tranche d’impôt sur le revenu comme un progrès social. Cette nouvelle attaque contre l’impôt sur le revenu est au contraire un nouveau mauvais coup pour la justice fiscale. En effet, tournant totalement le dos à ses analyses et promesses de campagne, François Hollande et son gouvernement font le choix de privilégier un système fiscal parfaitement injuste assis principalement sur une fiscalité indirecte pesant davantage sur les ménages et particulièrement les plus modestes d’entre eux.

En outre, la réduction de dépenses publiques annoncée à hauteur de 21 milliards d’euros aura des répercutions désastreuses. Tout d’abord, parce qu’elle privera l’ensemble de la population de services publics essentiels à son bien-être. Ensuite, parce qu’elle réduira les investissements publics nécessaires au développement économique et à l’emploi.

Ce projet de loi de finances n’épargne pas non plus nos ministères et nos établissements. Les nouvelles suppressions d’emplois programmées vont avoir de nouvelles répercutions catastrophiques sur notre capacité à assurer nos missions dans un contexte où elles sont pourtant plus que jamais essentielles à la population et au redressement économique du pays (risques sanitaires et environnementaux, trafics en tous genres, fraude fiscale, besoins en informations statistiques, financement de l’économie, gestion et contrôle des fonds publics, sécurisation monétaire...).

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