Selon ce que vous casserez !

L’ordre doit régner, des décisions ont été prises, démocratiquement. Dans les lieux appropriés à ces prises de décision les représentants du peuple se sont exprimés, force doit donc rester à la loi et à la démocratie. Pour ce faire, la force publique aura toute légitimité à intervenir, avec mesure et discernement, proportionnellement au risque encouru par les populations ou les biens. Que n’a-t-on entendu dernièrement ce type de discours, prononcé ici ou là, d’une voix docte ou courroucée.

Mais au delà des effets de manche, qu’en est il réellement de ces beaux discours, servis indifféremment par le pouvoir à des populations perturbées et choquées par des évènements parfois violents ?

Dans les faits, il semble bien que, selon qui cassera et ce qu’il cassera, la réponse des autorités soit plus ou moins ferme, plus ou moins musclée. La réaction sera plus ou moins rapide, l’anticipation des évènements elle même, sera ou ne sera pas.
Deux exemples récents, pour ne citer que ceux là en sont la parfaite et triste représentation : deux exemples, et surtout deux catégories de « casseurs » bien différentes.

Dans le premier cas, des professionnels mécontents de retard importants dans des dossiers administratifs s’en prennent en pleine ville, au milieu de la population, à l’aide de matériels agricoles, de déchets, de vieux pneus, de palettes et autres résidus d’activité polluante à des bâtiments administratifs, représentant l’État ou des organismes de sécurité sociale. Ces locaux, neufs pour certains sont saccagés, incendiés sous les yeux de forces de l’ordre passives, spectatrices attentives à ce déversement de colère, peut être, mais surtout de haine de ce qui représente aux yeux des manifestants les obstacles à la « libre entreprise », les freins à leur expansion industrielle , les contrôles « tatillons et inutiles », bref, les contrôles - à minima - de la collectivité envers une activité largement subventionnée par l’impôt de tous.

Dans le second exemple, en pleine campagne, une zone forestière est livrée aux bulldozers pour dégager un terrain afin d’ accueillir une grande retenue d’eau (un barrage), pour favoriser l’irrigation de la zone à destination d’agriculteurs désireux d’étendre leur activité (culture du mais, entre autre).

Ici, aucun bâtiment public n’est menacé, aucune population ne serait à même de subir les conséquences directes de manifestants excédés. Certes, une décision, un vote des élus locaux valide le projet. Une partie des élus locaux décisionnaires siège par ailleurs dans diverses structures parties prenantes dans la construction, l’aménagement ou l’exploitation du futur « plan d’eau ».

Et les forces de l’ordre sont là, et pas comme spectatrices, elles agissent, réagissent vites, anticipent les « mouvements » des manifestants, détruisent à plusieurs reprises les - maigres - campements, arrêtent, frappent et finalement tuent...

Ici, dans le Tarn, les protégés des forces de l’ordre sont les casseurs de Morlaix.
Et malheureusement, les exemples comme celui ci, même si la conclusion est moins tragique, sont légion en France, aujourd’hui, chez nous...

Nous contacter

Fédération des Finances CGT
263 rue de Paris - Case 540
93514 Montreuil cedex
Tel : 01 55 82 76 66
contact@cgtfinances.fr
https://www.high-endrolex.com/11