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Les français : de « pourris gatés » à déprimés ?

En France, on a trop profité, trop longtemps et trop largement de l’Etat providence, alors maintenant bien sur, la chute est brutale !!!

Du coup, les français culpabilisent, parait-il. Alors les sondeurs... sondent. Et un des résultats de leurs recherches fait ressortir que moins de 30% d’entre eux seraient optimistes en pensant à leur avenir immédiat et à celui de leurs enfants (dossier Alternatives économiques juillet/aout 2015 et sondage Ifop de janvier 2015). Nous sommes même nombreux à croire, toujours selon les sondeurs, et à hauteur de 86%, que la prochaine génération vivra moins bien que la notre (sondage Pew Research Centre de 2014). En la matière, on détient le record absolu des 44 pays développés sondés sur le sujet ! Même les grecs sont moins pessimistes que nous, rendez-vous compte !

Cela en encourage certains à penser que nous serions de ce fait prêts à tout accepter pour sortir cette situation. Tout accepter, c’est bien entendu la remise en cause, totale ou partielle, de notre système social bien trop généreux, le laminage d’un droit du travail trop protecteur, la fin d’une durée du temps de travail trop (bien trop) court. Car les coupables et responsables de cette situation sont vite trouvés !

Et on courre. On courre derrière des modèles étrangers, forcement anglo-saxons, qu’il nous faut absolument copier. Tous les experts le disent, alors...

Les politiques publiques s’adaptent en conséquence. Et au prétexte de réduire le déficit, on taille dans les effectifs, de la Fonction publique notamment. On adapte le réseau, comme aux Finances où on assiste à la fermeture rapides de nombreux postes. Quand on ne ferme pas, on restructure, on regroupe, on supprime des « doublons » !

Qui n’a pas remarqué ces bâtiments, souvent élégants, de succursales de la Banque de France fermés ou vendus dans nombre de villes moyennes. Et on appelle de ses vœux une réforme territoriale controversée, mais nécessaire ?! Il faut s’adapter, se moderniser, la compétitivité, l’avenir du pays est en jeux. Changeons de siècle, que diable !!!!

Notre modèle est donc dépassé, archaïque et ne correspond plus à... Oui, à quoi donc ?

Et qu’en est-il réellement de la situation, notamment qu’elle est la véracité des arguments que l’on nous assène à longueur de journée, de papier, d’ondes, d’antenne...

Nous sommes paresseux, (surtout les salariés). Propos largement relayé dans les allées et sous les chapiteaux de certaines universités d’été. Il ne faut plus, aujourd’hui, se contenter d’aimer l’entreprise. Il faut aussi vilipender la paresse supposée de tout un chacun. Réduire le temps de travail, ou ne pas chercher à en augmenter la durée, serait donc définitivement ringard et les 35 heures responsables de tous nos malheurs.

Selon Eurostat, parmi les pays européens étudiés (durée réelle du temps de travail), nous nous situons en milieu de tableau, travaillant plus longtemps que les allemands, britanniques et néerlandais, et même bien devant le « miracle » irlandais. Et d’après la même étude, se sont les... grecs qui travaillent le plus (temps de travail effectif des personnes occupées en 2014, temps plein et partiel fusionnés).

Productivité largement perfectible

D’après les chiffres de la Commission européenne, nous sommes parmi les plus productifs, loin devant les coréens, japonnais, turcs, polonais etc...

D’après Eurostat, nous produirions en moyenne 46,50€ de richesse par heure de travail (39,20 pour les britanniques, 44,80 pour les allemands).

Un état lourd et dispendieux

Cet avis est largement partagé et fait les délices de nombre de cafés du commerce ! Et pourtant contrairement à ce que certains d’entre nous semblent penser, l’État (y compris les collectivités locales) mobilise nettement moins de ressources que dans les pays scandinaves et pas plus que dans les pays anglo-saxons qu’ici encore on nous cite en exemple.

Nos pauvres sont trop bien traités

Vecteur de tant de fantasmes, le revenu de solidarité active (RSA), principale mesure d’assistance aux plus pauvres, ne représente que 0,5 point de PIB (10 milliards d’euro) et son niveau ne correspond, pour une personne seule, qu’a la moitié du seuil de pauvreté.

Toujours selon Eurostat, l’ensemble des dépenses publiques que la France consacre à la lutte contre l’exclusion ne représente que 1% de son PIB !!

Alors, naifs mais pas trop, on peut dès lors se demander : quelle peut bien être la raison d’un tel acharnement, d’un tel déversement d’approximations et/ou de contre vérités ?

Ci-dessous le tableau de la productivité horaire des pays européens en 2013, source Eurostat.

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